Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.
Après leur départ, voici que l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit : « Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte. Reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse, car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr. »
Joseph se leva ; dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère, et se retira en Égypte...
Mt 2, 12-14
Au registre supérieur, les trois mages qui, depuis quelque temps déjà, ont été faits rois, dorment à poings fermés sur un grand matelas vert, chaudement blottis sous leurs couvertures rouge, bleu et or et ayant gardé, posés sur le têtes, leur couronnes d'or. Un ange les visite en songe et les prévient de ne pas retourner chez Hérode. Il surgit de la nuée qui figure un ciel nocturne où brille une étoile, sans doute celle qui les guida jusqu'à Bethléem. L'ange et l'étoile sont associés dans une même réalité : la Prévenance de Dieu.
Joseph, lui aussi, a reçu dans un songe la visite de l'ange et prends la route de l'exil. C'est ce que le registre inférieur nous montre : la sainte Famille en fuite, Marie et l'Enfant sur le dos d'un âne étrangement bleu et pommelé, l'air bonnasse, tiré par Joseph, portant, accrochée à son bâton de marche, une paire de chausses de rechange, et à son épaule un tonnelet, contenant sans doute de l'eau. Il porte sur la tête un curieux chapeau caractéristique de la manière de représenter les juifs de l'ancien Testament dans l'art roman et particulièrement dans l'enluminure de l'époque.
L'Enfant Jésus ressemble à un petit adulte. Il béni de sa main droite Joseph qui les conduit, tandis que la sainte Vierge, sa Mère, lui caresse affectueusement la joue.