Dans cette étrange enluminure médiévale, des personnages de tous âges sont perchés sur les branches d'un arbre gigantesque. Leurs vêtements, coiffes et chaussures nous plongent au cœur de la fin du Moyen Âge. Sous forme d’arbre de consanguinité, cette enluminure illustre l'interdiction de se marier entre cousins jusqu'à la quatrième génération.
Le livre carolingien se présente sous une forme apparue au 1er siècle de notre ère : le codex. Ce terme désigne un type de livre constitué de cahiers, en nombre variable suivant la longueur du texte à transcrire. Ces cahiers, réunis sous une même reliure, sont eux-mêmes constitués de feuillets encartés les uns dans les autres et cousus ensemble. Les manuscrits carolingiens ont donc la même forme que les livres modernes. Leur format est souvent carré et leur taille moyenne. Tous sont en parchemin.
Entre 1250 et 1350, apparaissent dans les marges des manuscrits du Nord de la France, de la Flandre et du sud de l'Angleterre, de petites scènes illustrées que l'on appelle « drôleries ». Humoristiques ou parodiques, elles sont posées sur les prolongements des lettres ornées comme sur une scène de théâtre, elles mettent en scène des animaux ou des êtres hybrides, composés de formes humaines et animales. On les trouve plus particulièrement dans les marges de livres de nature religieuse, comme les pontificaux ou les livres d'heures, où elles sont une manière de dire l'ordre ou le désordre de la société.
Réalisé peu avant 1511 pour Jacques de Beaune, trésorier de la reine Anne de Bretagne, doyen du chapitre de Saint-Gatien et administrateur de l’archevêché de Tours, le somptueux et imposant Missel de Jacques de Beaune est un des chefs-d’oeuvre de la Renaissance française. Enluminé par le peintre du roi Jean Bourdichon et le Maître de Claude de France, il a été doté au milieu du XVIe siècle d’une reliure de veau à grand décor sur laquelle Nicolas II Fumée, abbé de Beaulieu-lès-Loches, a fait poser un semé de ses initiales. Resté longtemps confidentiel en raison de sa fragilité et de son état, ce manuscrit peut désormais être présenté au public à la faveur d’une importante et récente restauration.
Eric Bazin (restaurateur, département de la Conservation, BnF)
Maxence Hermant (conservateur, département des Manuscrits, BnF )
L'historienne du livre Irene O'Daly explique comment les scribes du Moyen Âge structuraient les pages de leurs manuscrits. Loin des conventions de l'imprimé, ils utilisent avant tout les couleurs et les décors, parfois de manière très artistique.