Construction de la cité terrestre - folio 3, volume 2
Lettrine C - folio 3, volume 2
Saint Augustin rédigeant la Cité de Dieu assailli par des démons porteur de mauvais livres - folio 230, volumle 2
Parmi les quelque 700 manuscrits médiévaux que conserve la BNU, La Cité de Dieu tient une place particulière. C'est en effet « le plus beau » manuscrit de notre collection. Ces guillemets sont nécessaires, parce qu'en matière de jugement esthétique, on doit toujours éviter les énoncés fermés. La subjectivité s'oppose naturellement à toute affirmation péremptoire. Il y a bien des beautés différentes et on ne connaît aucune valeur absolue en la matière.
Mais alors pourquoi dire « le plus beau » ? Parce que certaines caractéristiques objectives de ces deux volumes permettent tout de même d'être affirmatif: l'abondance du décor, sa qualité, la richesse du nuancier des couleurs, la taille et la valeur des grands feuillets de parchemin, l'or et le brillant des enluminures qui courent tout au long de l'œuvre, et surtout la haute qualité des peintures que l'ouvrage contient. Ce sont en effet deux cycles complémentaires de peintures que recèlent ces deux volumes, et dont les différences de style témoignent chacune à sa manière de l'excellence en art.
C'est à une exploration de ces deux remarquables volumes que le lecteur est invité ici, non tant du point de vue de l'œuvre de Saint Augustin ou ou de son importance dans la pensée occidentale que de celui du décor, de l'enluminure, de la peinture en général.
Ce grand in-folio, en deux volumes, contient la traduction en français de la Cité de Dieu de saint Augustin, œuvre écrite au tout début du 5° siècle par l'évêque d'Hippone. Ce texte a été maintes fois copié et s'est répandu à travers la culture occidentale tout au long du Moyen Âge.
Notre exemplaire est, comme c'est assez souvent le cas, organisé en deux volumes: le premier contient les livres 1 à 10, le second les livres 11 à 22. La copie est donc complète. Le support de l'écrit est le parchemin, dont les grands feuillets de 435 sur 640 mm sont réalisés par un seul pliage et sont donc dits in-folio, sur « vélin ». Ce mot, étant donné la taille des volumes, peut être discuté. Ici, il signifie seulement parchemin de qualité fine, et non peau de très jeune veau. La structure des cahiers se présente sous forme de quaternions, ou cahiers faits de quatre bifeuillets encartés, donc des cahiers de 8 feuillets ou de 16 pages.
Ouvrage est dirigé par Daniel Bornemann, conservateur responsable des Réserves et des Alsatiques à la Bnu.